Techniques d’insonorisation pour planchers en bois

Les bruits provenant des planchers en bois, qu'il s'agisse de bruits d'impact (pas, chutes d'objets) ou de bruits aériens (conversations, télévision), sont une source majeure de gêne dans les habitations. Un plancher mal isolé impacte considérablement le confort acoustique. Ce guide complet explore les solutions d'insonorisation les plus efficaces pour les planchers en bois, aussi bien pour les constructions neuves que pour la rénovation.

Comprendre la propagation du bruit dans un plancher en bois

La transmission du bruit dans un plancher en bois se fait par deux voies principales : la transmission par impact et la transmission aérienne. Les bruits d'impact, générés par des chocs, se propagent via les vibrations des solives et du revêtement de sol. Les bruits aériens, quant à eux, se transmettent par les vibrations de l’air, qui se répercutent sur le plancher.

Plusieurs facteurs influencent la propagation du son : la nature des solives (bois massif, lamellé-collé), leur espacement (environ 40 à 60 cm), le type et l'épaisseur de l'isolant (laine minérale, ouate de cellulose, etc.), le revêtement de sol (parquet massif, stratifié, carrelage), et l'étanchéité des joints. Un plancher plus massif atténue mieux les sons, tout comme un matériau avec un fort pouvoir d'amortissement des vibrations. L’ajout d’une membrane acoustique peut améliorer significativement la performance de l’isolation.

La performance d'un isolant phonique est mesurée par des indices comme le Rw (indice d'affaiblissement acoustique pondéré) exprimé en dB, le Ln (niveau de pression acoustique pour les bruits d'impact), et le L'n (pour les bruits aériens). Un Rw supérieur à 30 dB est généralement considéré comme une bonne isolation. Il est important de se référer aux normes en vigueur (NF EN ISO 717-1, NF EN ISO 140-3) pour choisir les matériaux appropriés.

Techniques d'insonorisation pour planchers en bois existants

Améliorer l'isolation acoustique d'un plancher existant implique plusieurs approches. L'ajout d'une sous-couche est une solution simple et efficace pour réduire les bruits d'impact.

Isolation par ajout d'une sous-couche acoustique

Le choix de la sous-couche est crucial pour l’efficacité de l’isolation. Plusieurs types existent, chacun présentant des avantages et des inconvénients.

  • Sous-couche en mousse polyéthylène : Économique (environ 5 à 10 €/m²), facile à poser, mais moins performante que les autres options pour les bruits d'impact. Une épaisseur de 10mm est recommandée. Une épaisseur de 15 mm apporte un gain notable.
  • Sous-couche en liège : Matériau naturel, écologique, offrant une bonne isolation phonique et thermique. Prix moyen : 15 à 25 €/m².
  • Sous-couche en caoutchouc : Excellent amortissement des vibrations, idéale pour les bruits d'impact. Plus coûteuse (20 à 40 €/m²).
  • Membrane acoustique (viscoélastique) : Haute performance, particulièrement efficace pour réduire les bruits d'impact (jusqu’à 25 dB de réduction). Prix élevé (30 à 60 €/m² et plus).

L'installation d'une sous-couche est généralement facile, mais une pose soignée est essentielle pour éviter les ponts acoustiques. Une surface de 30 m² nécessite environ 3 jours de travail pour une personne seule.

Isolation par ajout d'un faux plafond (dans le local inférieur)

Si le bruit se propage vers le dessous, la solution la plus efficace est souvent d'installer un faux plafond dans le local inférieur. Cela crée une chambre d'air, améliorant considérablement l’isolation. Ce système ajoute une masse supplémentaire qui absorbe les vibrations.

Un faux plafond est composé de rails métalliques, de suspentes, d'un isolant (laine de roche, laine de verre, ouate de cellulose, etc. – épaisseur idéale 10 cm minimum), et de plaques de plâtre ou de dalles acoustiques. Le coût moyen est compris entre 40 et 80 €/m², sans compter la main-d'œuvre. Le temps de travail estimé pour 30m² est de 4 à 5 jours.

Traitement des ponts acoustiques

Des fissures, des trous, des joints mal réalisés constituent des ponts acoustiques qui compromettent l'efficacité de l'isolation. Il est vital de les identifier et de les traiter avec du mastic acoustique, de la mousse expansive ou des bandes adhésives spéciales pour une isolation optimale. Cela peut prendre entre 1 et 2 jours supplémentaires pour une surface de 30m².

Techniques d'insonorisation lors de la construction d'un plancher bois neuf

Pour une construction neuve, l'insonorisation doit être intégrée dès la conception. Le choix judicieux des matériaux est primordial.

L'utilisation de solives plus épaisses et plus espacées, avec un isolant performant entre elles (épaisseur minimum : 15cm), améliore considérablement l’isolation. Le double solivage (deux couches de solives décalées) est une technique très efficace pour réduire la transmission des vibrations. Les matériaux écologiques et biosourcés, comme le chanvre ou le bois recyclé, offrent d'excellentes propriétés acoustiques, avec un impact environnemental réduit. L'ajout d'une membrane acoustique sous le revêtement de sol est également conseillé.

Conseils pratiques et considérations supplémentaires

Pour des travaux importants, il est recommandé de faire appel à un professionnel qualifié. Celui-ci saura déterminer les solutions les plus appropriées à votre situation. Le coût des travaux varie selon les solutions et la surface à traiter. Un devis précis est indispensable avant de commencer les travaux. Un professionnel expérimenté peut réduire la durée des travaux et garantir une isolation de haute qualité. La durée des travaux peut varier de 5 à 10 jours pour une surface de 30m² selon les solutions choisies.

L’entretien régulier de l’isolation est important pour maintenir son efficacité à long terme. Il faut vérifier régulièrement l’état des joints et réparer rapidement tout dommage. Privilégiez les matériaux recyclables et biosourcés, pour un impact environnemental moindre. Une bonne isolation phonique peut durer plusieurs décennies avec un entretien adéquat.